François Aubart

Les Protagonistes

Les Protagonistes est un ensemble de traductions et de textes édité par François Aubart en écho à deux projets: le cycle de discussions Laissez-vous séduire par le sex appeal de l’inorganique du 26 septembre 2015 au 25 février 2016 au Centre d'art contemporain Passerelle à Brest et l'exposition De toi à la surface, du 21 janvier au 10 avril 2016 au Plateau—Frac Île-de-France à Paris.

François Aubart, «Toi lampe! Toi serviette! Toi assiette!»

L'introduction à cette compilation en présente le contenu et les réflexions qui en sont à l’origine. Elle porte sur les façons de rendre moins rationnelle notre relation aux objets.

Barbara Bloom, «L’espace entre les lignes»

Le texte de Barbara Bloom porte sur la distinction entre une idée et sa matérialisation. Sans chercher à proposer une théorie définitive, l’artiste prend plaisir à énoncer anecdotes, faits historiques et expériences personnelles dont elle tire quelques enseignements. Un mode opératoire qui est proche de son travail plastique où objets et images sont présentés afin de créer des associations que les spectateurs sont invités à découvrir.

Vanessa Desclaux, «Faire attention aux formes de l’ivresse»

Dans ce texte, Vanessa Desclaux prend comme point de départ les expériences de Matt Mullican pour faire vaciller la distance entre réalité objective et réalité subjective. Une distance qu’elle retrouve dans l’écriture de Gertrude Stein et les installations de Geoffrey Farmer. De manières distinctes, ces trois pratiques déforment l’appréhension du réel en ne faisant plus la distinction entre appréhension objective et interprétation subjective.

Judith Hopf, «Contrat entre les hommes et l’ordinateur»

À la recherche du moi post-capitaliste, Judith Hopf propose un court texte écrit et présenté sous forme de performance pour le «Kopie Theater». Il s’agit d’une tentative d’enrichir notre compréhension des «déclarations d’indépendance» et de leur nécessité vis-à-vis des nouvelles relations possibles avec les dispositifs intelligents et les machines génératrices d’images qu’on nous invite à utiliser «gratuitement» pour communiquer.

Camille Pageard, «Si je cesse ou me prolonge»

Camille Pageard considère dans ce texte différents «objets parlants»: ceux que les archéologues ont découvert en Grèce et qui portent, gravée, la mention de leurs fonctions ou de leurs propriétaires, les poèmes que Mallarmé écrivait sur différents objets pour des destinataires choisis avec précision et le Ready-made malheureux de Marcel Duchamp. Ces productions issues de contextes séparés sont liées par la réflexion que l’historien d’art développe sur l’objet comme véhicule d’un langage dont il devient primordial de considérer l'adresse. En effet, pour faire «parler» un objet il faut qu’il soit circonscrit dans une relation à trois parties—l’exprimant, l’objet-véhicule et l’adressé—dont la particularité tient au fait que les rôles de chaque participant ne sont pas véritablement indépendants.

Bérénice Reynaud, «Une passion en trois actes: Stuart Sherman en lutte avec l’Ange… et avec ses démons»

Dans ce texte écrit à la première personne, qui raconte une relation amicale, Bérénice Reynaud revient sur la façon dont Stuart Sherman, alors acteur, décide de créer ses propres pièces en s’écartant du langage écrit au profit de ce qu’il a sous la main et qui fait son quotidien: des objets banals et communs. Ce sont eux qui font office de lettres ou de mots. Ils sont un vocabulaire. Celui d’une pratique dont la ritualisation permet de refouler le langage et de le remplacer par une autre forme de syntaxe.

Published on <o> future <o>, April 19, 2016.

Les Protagonistes est publié avec le soutien du Plateau—Frac Île-de-France à Paris et du Centre d'art contemporain Passerelle à Brest.